Interview de Leïla Louati Sophrologue
Maï Natural Paris s’est intéressée à la sophrologie car bien qu’en ayant déjà entendu parler, nous ne savions pas exactement en quoi cela consistait . Est-ce que l’on pouvait rapprocher la sophrologie d’une thérapie, du yoga….. Nous voulions en savoir plus, et pour se faire nous avons testé une séance découverte avec la sophrologue Leïla Louati, dont nous vous indiquerons les coordonnées à la fin de l’article. Bonne lecture chères Maïnaturalistas
MNP: Comment définir la sophrologie ?
Leïla: Je donnerai aujourd’hui ma définition mais je pense qu’il y a autant de définitions qu’il existe de Sophrologues en exercice. Cependant nous sommes tous d’accord pour dire qu’il existe un socle commun de la pratique autour d’un retour au « mieux-être ».
La Sophrologie est une méthode Psycho-corporelle, c’est-à-dire qui agit sur le corps et sur l’esprit mais également sur l’émotionnel. Elle se pratique dans un niveau de conscience modifiée entre la veille et le sommeil.
Cette pédagogie ou méthode fut inventée par Alfonso Caycedo, neuropsychiatre colombien, qui de par ses voyages à travers le monde s’est inspiré de certaines techniques occidentales comme l’hypnose ainsi que des techniques de relaxation.
Il s’est aussi influencé de méthodes orientales comme la méditation, le bouddhisme tibétain, le yoga et le zen japonais pour définir des exercices composés de mouvements corporels associés à la respiration.
Selon l’apprentissage Caycédien, l’on compte aujourd’hui 12 degrés progressifs de dévoilement de soi parmi lesquels on peut citer :
1er degré : qui permet de développer sa capacité de concentration autour de mouvements corporels, inspirés notamment du Hatha Yoga.
2ème degré : qui permet de développer sa capacité de contemplation à travers des projections futures.
3ème degré : inspiré du zen japonais, c’est le degré de la rencontre entre le corps et l’esprit dans le silence et la méditation.
La Sophrologie comprend donc de la respiration consciente, des visualisations positives et des mouvements doux du corps, pratiqués assis ou debout.
Cette méthode ne demande pas de cadre particulier (ni musique douce, ni lumière tamisée) pour être au plus proche des conditions du quotidien et peut être vécue par tous. L’intention est de retrouver un mieux-être.
MNP : Quels sont les bienfaits de la sophrologie ?
Leïla Louati: Les bienfaits sont liés à la demande initiale de la personne : dissiper le stress, retrouver un sommeil de qualité, se détendre, se sentir plus confiant, surmonter une baisse de libido,…
L’on peut aussi décider de pratiquer la Sophrologie pour découvrir la méthode et ses bienfaits en terme de relaxation corporelle et mentale, tout en travaillant sur le dévoilement progressif de sa propre conscience.
Parmi les bienfaits on peut aussi citer ceux existant dans nos rapports avec les autres. Une séance individuelle de sophrologie peut se répercuter dans nos rapports aux autres.
Travailler sur soi, nous rend plus aimant envers nous-même et cela peut influer sur la relation avec le monde extérieur (couple, famille, milieu professionnel) qui se met à changer. En transformant son monde intérieur on transforme son monde extérieur.
MNP : NB : Lors d’un passage sur émission de télé, Didier Raoult interrogé sur la recommandation ou non des personnes qui avaient peur du vaccin contre la covid, confiait que la sophrologie était une technique de relaxation qui pouvait notamment aider à remédier à l’effet nocébo* de la vaccination.
*Cf wikipedia : L’effet psychologique ou physiologique lié à la prise d’une substance inerte n’est pas toujours bénéfique, sous la forme d’un effet placebo il peut aussi être dommageable pour l’individu, et on parle alors d’effet nocebo. Cet effet nocebo peut prendre la forme d’effets indésirables. Le patient, croyant qu’il prend un médicament, est susceptible de recréer, par suggestion, les effets indésirables dont il a pu entendre parler auprès de ses amis ou dans les médias, ou qu’il a simplement lus sur la notice.
MNP : La sophrologie peut elle aider à soigner un mal psychique ou physiologique?
Leïla Louati: Tout d’abord il convient de préciser que le sophrologue se trouve au même niveau que son client. En cela il n’est ni un thérapeute, ni un médecin, ni un soignant.
La Sophrologie se distingue de la thérapie ou de la psychologie analytique. Le sophrologue n’étant pas un soignant, les effets sur le corps et sur le psychisme viendront de la personne elle-même.
Également, le Sophrologue ne va pas chercher à analyser les ressentis déposés par la personne qui vient en consultation. Nous sommes dans l’accueil bienveillant et sans jugement des ressentis et des sentiments liés à la séance réalisée.
Plus l’on va s’autoriser à ressentir et accueillir les sensations agréables et positives, plus elles seront grandissantes et présentes.
La sophrologie permet d’aller jusqu’au plus profond de notre mémoire cellulaire et de réactiver nos capacités. C’est une méthode qui transforme en profondeur grâce à la répétition et l’entrainement.
Elle peut accompagner une personne qui a un cancer par exemple pour un besoin de soulagement lié à la douleur et un besoin autour de l’acceptation de la maladie, mais elle ne soigne pas.
La pratique de la sophrologie ne remplace pas un suivi médical. C’est pour cela, qu’à la moindre douleur ou interrogation, il convient de consulter un médecin.
Cependant je pense que l’esprit et le corps sont intimement liés. Le pouvoir de la pensée positive passant notamment par des visualisations agréables, permettent d’en sentir les bienfais dans son corps.
Pour appuyer cela, il faut savoir qu’une émotion qui n’est pas extériorisée peut, à force, avoir des répercussions sur le corps en termes de symptômes et de maladies.
MNP : La sophrologie peut-elle se pratiquer en couple ?
Leïla Louati: Oui bien sûr en fonction du sophrologue, s’il le propose, cela est possible.
Une séance en duo, c’est-à-dire en couple ou parent/enfant, peut permettre à chacun de pratiquer seul les exercices et parfois être dans l’interaction (en se tenant les mains, en discutant, en pratiquant des jeux de rôles).
MNP : La sophrologie peut-elle pallier au manque de confiance en soi ?
Leïla Louati: Très bonne question car ce thème revient énormément dans mes consultations.
En Sophrologie, pour gagner en confiance en soi, il convient de travailler tout d’abord autour de l’enracinement, de l’ancrage. La confiance est liée à la connaissance de soi. Plus l’on se connait, mieux l’on a confiance en soi.
Ainsi, l’ancrage debout permet de se sentir plus solide sur ses jambes, en pratiquant des exercices de respiration, de mouvements, de ressentis corporel, pour faire redescendre l’attention du mental au corps.
L’on peut également travailler sur des visualisations futures lors d’évènements où on se sent en confiance.
Bien sûr les exercices diffèrent en fonction des besoins, du port d’ancrage de chacun. Un autre exercice consiste aussi à renforcer sa confiance en soi par la pensée, l’affirmation positive comme « j’ai confiance », « je me sens en sécurité » …
La sophrologie dans le dévoilement de la conscience permet le retour à ses valeurs et à un alignement avec elles. En allant au plus profond de soi on va aller toucher ses valeurs afin qu’elles deviennent notre boussole de vie. Ainsi on ne se sent jamais seule et on sait comment s’orienter dans la vie. Cela permet de gagner plus de confiance en soi, d’opter pour des pensées beaucoup plus positives.
Quand on change le regard sur soi c’est incroyable comment notre perception du monde extérieur change. Notre vision du monde extérieur est en lien avec notre monde intérieur.
MNP : Combien de séances faut-il effectuer pour en sentir les bienfaits ?
Leïla Louati: Une première séance peut déjà vous faire ressentir un bien-être corporel et mental. Cependant pour en sentir les bienfaits au quotidien et de manière plus durable, il faut compter entre 8 et 12 séances. Chaque personne est différente, et chacun possède son propre rythme.
L’entrainement personnel est essentiel car il vise à la fois à l’intégration plus rapide des bienfaits et également à l’indépendance dans la pratique
Pour ce qui est de la fréquence entre les séances, je conseille de pratiquer au moins une séance par semaine au début pour habituer son corps à l’écoute de soi et au niveau de conscience modifié. Par la suite, si la personne se sent autonome dans sa pratique personnelle, on peut espacer toutes les deux semaines.
MNP : Comment devient-on soprhologue, exisite-t-il une formation de sophrologie?
Leïla Louati : A ce jour la sophrologie n’est pas encore une profession règlementée, ce qui veut dire que tout le monde peut devenir demain Sophrologue. Mais la réalité est qu’il vaut mieux évidemment bien se former pour accompagner les personnes.
Il y a des écoles qui forment en 6 mois, 1 an, 2 ans jusqu’à 4 ans si l’on souhaite pratiquer la sophro-analyse*. Personnellement je préconise vivement de suivre une formation d’une durée d’un minimum de 2 ans dispensée par une diversité de formateurs avec a minima 400 heures de cours, de préférence en présentiel.
Le stage d’application permet de s’initier à la réalité du terrain. La formation pour devenir Sophrologue est avant tout, une formation sur soi. Voila pourquoi il est important de prendre le temps de se former et de se transformer avant de pouvoir correctement accompagner les personnes qui en auraient besoin.
*La Sophro-analyse est une méthode complète qui allie Sophrologie et Psychologie dans l’analyse des phénomènes du patient. La Sophro-analyse est une thérapie.
MNP : Pourquoi et comment t’es-tu orientée vers la sophrologie ?
Leïla Louati: Je suis styliste de métier. Après avoir obtenu un BTS design de Mode puis une licence de management, j’ai effectué un VIE à Jakarta. Après mon VIE (Volontariat international en entreprise) je suis allée en Nouvelle Calédonie, j’y ai exercé en tant que consultante styliste. J’y ai même monté une marque de maroquinerie!
En 2017 de retour en France, je me suis rendue compte que je souhaitais exercer un métier qui aurait pour moi plus de sens, et me ferait sentir plus utile. Ayant toujours eu un fort intérêt pour le développement personnel, aider l’autre à mettre en lumière ses capacités à toujours fait partie de mes valeurs. D’ailleurs quand je vivais en Nouvelle Calédonie, j’ai aidé des proches à lancer leur propre entreprise.
La Sophrologie correspondait à mes souhaits de futur métier. Ce qui me plaît notamment dans la sophrologie, c’est qu’elle permet d’être indépendant dans sa pratique. Le sophrologue se positionne comme d’égal à égal avec son client. Il n’a pas de réponse, ni de conseil à apporter à son client mais il l’accompagne pour l’aider à mieux se connaître et l’aider à trouver un mieux-être physique et mental.
A titre personnel la pratique de la sophrologie m’a aidée à faire la paix, à être aimante, bienveillante envers moi-même. J’ai pu faire la paix avec mes émotions, en apprenant à les accueillir et à les situer dans mon corps.
Avant la pratique de la sophrologie je n’étais jamais (ou très rarement) en colère, de par mon éducation je ne m’autorisais pas à exprimer mes émotions, et cela induisait chez moi des douleurs corporelles. La sophrologie m’a appris à apprivoiser mes émotions, à les accueillir et aujourd’hui elles ne me submergent plus.
MNP : Combien de séances faut-il effectuer pour en sentir les bienfaits ?
Leïla Louati: Une première séance peut déjà vous faire ressentir un bien-être corporel et mental. Cependant pour en sentir les bienfaits au quotidien et de manière plus durable, il faut compter entre 8 et 12 séances. Chaque personne est différente, et chacun possède son propre rythme.
L’entrainement personnel est essentiel car il vise à la fois à l’intégration plus rapide des bienfaits et également à l’indépendance dans la pratique
Pour ce qui est de la fréquence entre les séances, je conseille de pratiquer au moins une séance par semaine au début pour habituer son corps à l’écoute de soi et au niveau de conscience modifiée. Par la suite, si la personne se sent autonome dans sa pratique personnelle, on peut espacer toutes les deux semaines.
Combien coûte une séance de sophrologie?
Le prix d’une séance peut varier entre 50 et 80 euros, mais sachez que certaines mutuelles prennent en charge la sophrologie entre 1 à 4 séances dans l’année.
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